Hommage à Françoise Farly Nolet

prononcé par Pierre-Paul Côté

J'ai l’opportunité de rendre hommage à une grande dame, oui, toi Françoise. Je connais Françoise depuis la fin des années soixante. Plus précisément, c’est en 1968 comme jeune enseignant, que je côtoie Françoise à l’école Bourgeoys-Champagnat. L’année suivante, je rejoins son conjoint Alfred à l’école Lambert-Closse. De part et d’autre, les années passent, nos carrières cheminent et les retraites du couple nous éloignent quelque peu.


Un jour lors d’une rencontre, je lui mentionne qu’elle avait été ma mère spirituelle comme syndicaliste. À partir de ce moment, à chaque fois que je la rencontre, en lui faisant la bise, elle me dit avec un air narquois et un petit sourire enjôleur, « Comment ça va mon p’tit garçon? »

Françoise une enseignante dans l’âme :

Elle débute sa carrière d’enseignante dans la région du Cœur du Québec où la profession enseignante était considérée comme une vocation. Mais pour Françoise, vocation ne veut pas dire exploitation, c’est alors qu’elle revendique de meilleures conditions salariales et de travail. Elle termine sa carrière de 35 ans d’enseignement pour la commission scolaire Jacques-Cartier avec le même souci d’équité et justice pour les membres qu’elle représente. Femme engagée : Françoise oeuvre pendant plusieurs années à différents postes au sein du syndicat des enseignantes et enseignants de Jacques-Cartier. D’ailleurs, c’est grâce à elle et avec elle que je participe en 1971, à mon 1er Congrès CEQ à Québec. Durant toute sa vie, elle reste sensible aux causes sociales et demeure solidaire avec le personnel du milieu de l’enseignement.

Femme de partage :

À sa retraite, pourquoi ne pas faire profiter les femmes de sa paroisse de son sens de l’organisation? À cet effet, en collaboration avec d’autres, elle fonde l’AFEAS de la paroisse St-Robert et coordonne les réceptions après les funérailles et les baptêmes. Cette activité lui permet de faire profiter, à d’autres que son conjoint Alfred, ses talents de cuisinière. Qui n’a pas apprécié ses soupes maison, ses confitures, ses marinades et combien  aurait voulu en rapporter chez eux?

Femme d’organisation :

Devenue retraitée membre de l’AREQ de la région de Montréal, elle poursuit son engagement en créant, avec Mme Bernadine Beauchamp, un secteur de l’A.R.E.Q. sur la Rive-Sud de Montréal qui est devenu aujourd’hui, le secteur Vieux-Longueuil. Elle marque son passage principalement par la mise sur pied de la chorale Les Myosotis et par l’identification du bulletin d’information du secteur par la dénomination «La Petite Feuille». Ce nom est donné en s’inspirant du souvenir de Laure Gaudreault qui avait déjà produit un bulletin d’information à l’intention des institutrices rurales. Françoise a déjà côtoyé Laure Gaudreault, la fondatrice de la CIC devenue CSQ et de l’A.R.E.Q. qui a fêté ses 45 ans d’existence le 24 novembre dernier.

Femme disponible :

Malgré les responsabilités énumérées précédemment, pensez-vous que Françoise allait s’arrêter là ? Mais non! Durant ces moments libres, elle trouve du temps pour la Caisse Populaire de Lyon, les loisirs de sa paroisse, du bénévolat pour sa communauté chrétienne ainsi qu’au niveau du diocèse de St-Jean-Longueuil et tout ça, en plus de soutenir  et de collaborer avec Alfred à la Maison le Réveil.

Je ne voudrais pas passer sous silence sa participation active pour l’emballage de cadeaux au profit de l’UNICEF. Pour cette dernière activité, j’ai une courte anecdote à vous raconter :  À l’automne 2004, elle se remettait d’un long séjour à l’hôpital suivi d’une période de convalescence appréciable. Un jour, je rencontre Françoise et Alfred au kiosque d’emballage des cadeaux à la Place Longueuil. Je suis étonné de la voir  derrière le comptoir d’emballage. Alors je lui souligne qu’elle pourrait penser un peu plus à elle, qu’elle a déjà beaucoup donné et qu’elle pourrait se reposer. La réplique ne se fait pas attendre :Penses-tu que je vais rester à la maison et laisser les autres travailler toutes seules J’aime ça emballer des cadeaux, voir du monde qui bouge et de l’activité autour de moi».Mais Françoise, tu pourrais choisir des moments où il y a moins d’achalandage. «Mais non mon p’tit gars, les jeudis et vendredis soirs, le samedi, c’est le fun, c’est là où il y a le plus de monde, c’est ’est plus d’argent pour l’UNICEF».

En regardant du coin de l’œil son conjoint Alfred, celui-ci me dit avec un sourire complice : «Françoise est bien là-dedans, elle a fait ça toute sa vie aider les autres, elle est heureuse ».Je n’avais plus rien à dire…

Femme artiste :

Ne pensez pas que Françoise ne prend pas le temps de relaxer. Avec ses doigts de fée, elle s’adonne à la broderie fine, à la couture, au tricot, à différentes activités d’artisanat et ça tout en préparant des repas équilibrés.

Femme de divertissement :

La seule façon de l’arrêter est de partir en croisière, de visiter le Québec durant les beaux jours d’été ou de partir vers l’étranger pour visiter d’autres coins de la planète… Elle participe également aux différentes soirées sociales organisées à la Maison Le Réveil et emprunte la piste de danse à l’occasion. Quand elle est trop prise par ses activités durant l’année, simplement un bon repas au restaurant avec son amoureux la comble.

Françoise, merci pour ta joie de vivre, ton dévouement, ta disponibilité et ta solidarité.

Nous garderons de toi le souvenir d’une personne attachante et engagée.

Au revoir

Pierre-Paul Côté